Les fantasmes sexuels expliqués par la théorie des cadres relationnels

booste-libidoIl faut bien l’admettre, la théorie des cadres relationnels (le modèle sur lequel s’appuie l’ACT), comme tout modèle théorique destiné à expliquer des phénomènes complexes, n’est pas à proprement parler ce qu’il y a de plus « sexy ». En tous cas de prime abord. Car une fois dépassés les a priori envers toute approche théorique, la théorie des cadres relationnels se révèle être un redoutable outil pour comprendre tous les comportements et les émotions humaines, pourvu que le langage et la cognition y soit impliqués. Autant dire tous les comportements humains donc.

A défaut d’un modèle théorique « sexy », il semble que la théorie des cadres relationnels (TCR) permette d’appréhender des comportements en lien avec la sexualité (je prédis que davantage de personnes vont s’intéresser à ce modèle). Parmi ces comportements, DJ Moran et F Stockwell ce sont intéressés aux fantasmes. Les fantasmes sont des pensées capables d’engendrer une excitation sexuelle sans la moindre stimulation physique, et même en l’absence de partenaire. Des pensées qui engendrent des émotions et des réactions physiologiques, quoi de plus intéressant en effet pour des psys ? Et si on peut joindre le sérieux à la gaudriole, pourquoi s’en priver ?

Ce que montrent Moran & Stockwell, c’est que certains stimuli sans connotation sexuelle peuvent acquérir, via le transfert et la transformation de fonctions décrites par la TCR, des fonctions « stimulantes ». C’est le cas également de certaines pensées. Par exemple, il suffit d’associer un mot sans signification (YIM) à un clip vidéo montrant des images à caractère sexuel, puis d’apprendre aux participants que YIM est équivalent à VEK, pour que VEK acquiert la propriété de  déclencher une excitation, alors que ce mot n’a jamais été associé aux images.

Au-delà du transfert simple de fonctions, des transformations de fonctions via des relations de comparaison ou de condition peuvent permettre d’expliquer des fantasmes élaborés, comme celui d’avoir des relations sexuelles avec un autre partenaire, ou avec plusieurs partenaires. Stockwell et Moran retracent des histoires comportementales qui pourraient expliquer ces transformations de fonctions et le caractère stimulant de ces fantasmes.

La retenue qui caractérise ce blog interdit d’apporter ici plus de détails. Le mieux est d’aller lire l’article (interdit au moins de 18 ans) qui est disponible ici.

Au passage, certains seront déçus, il ne contient aucune iconographie…

Stockwell, F. M., & Moran, D. J. (2013). A Relational Frame Theory Account of the Emergence of Sexual Fantasy. Journal of sex & marital therapy, (ahead-of-print). DOI: 10.1080/0092623X.2012.736921

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