Un objectif qui n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encre est poursuivi par une équipe de chercheurs Britanniques: augmenter le QI d’enfants présentant une déficience légère, ou d’enfants avec un QI dans la norme (entre 70 et 130).
Comment? En entraînant les capacités à dériver des fonctions entre les stimuli, ce mécanisme découvert récemment et qui est à la base de la thérapie d’acceptation et d’engagement (au travers de la théorie des cadres relationnels sur laquelle elle se s’appuie).Au cours de séances hebdomadaires ou bi-hebdomadaires de 90 minutes, les chercheurs entraînent les concepts d’équivalence, d’opposition et de hiérarchie, afin que les enfants apprennent à dériver des fonctions entre des stimuli nouveaux.
Une des rares études disponibles pour le moment a porté sur 4 enfants au QI normal, dont les scores s’échelonnaient entre 96 et 119 au début de la recherche. A la fin de la période d’entraînement, ces scores de QI avaient augmenté et s’échelonnaient entre 128 et 137, alors que des enfants n’ayant pas reçu l’entraînement à la dérivation de fonctions ne présentaient pas cette augmentation. Une progression moins importante mais tout de même statistiquement significative était également obtenue pour 8 autres enfants présentant une déficience (QI inférieur à 70). L’ensemble des résultats se maintenait plusieurs années après la fin de l’entraînement, avec pour certains une poursuite de l’augmentation du QI.
Les groupes de participants de ces études sont évidemment de tailles trop restreintes pour tirer des conclusions définitives. Et il reste à se poser la question de la finalité d’une augmentation du score de QI. On peut en effet faire l’hypothèse qu’être capable de dériver trop rapidement des fonctions entre les stimuli peut aussi donner naissance à des difficultés psychologiques si cette compétence n’est pas associée à une bonne flexibilité psychologique. Ces résultats restent malgré tout à prendre en considération, à tout le moins dans la compréhension des capacités à dériver des fonctions dans l’adaptation de l’être humain à son environnement.
Au passage, si vous souhaitez entraîner votre QI au moyen de la dérivation de fonctions, les chercheurs proposent quelques modules d’entrainement en accès libre.
Cassidy, S., Roche, B. & Hayes, S. C. (2011). A relational frame training intervention to raise Intelligence Quotients: A pilot study. The Psychological Record, 61, 173-198.
Roche, B., Cassidy, S., & Stewart, I. (2013, in press). Nurturing genius: Realizing a foundational aim of Psychology, In Kashdan, T & Ciarrochi, J. (Eds.), Cultivating well-being: Treatment innovations in Positive Psychology, Acceptance and Commitment Therapy, and beyond. Oakland, CA: New Harbinger.
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