Le regard que nous portons sur les patients a une influence sur notre bien être au travail. Dans une étude mesurant les attitudes implicites, Amanda Kelly et Dermot Barnes-Holmes de l’université de Maynooth en Irlande ont évalué les liens entre les jugements de thérapeutes et d’enseignants à propos des enfants souffrant d’autisme dont ils s’occupent et leur tendance à souffrir de burn-out. Grâce à une procédure d’évaluation basée sur le temps de réaction (l’IRAP), ils ont estimé la tendance à qualifier les enfants souffrant d’autisme en des termes positifs (joyeux) ou négatifs (triste, difficile).
Les résultats montrent que tous les participants testés présentent un biais négatif envers les enfants souffrant d’autisme, en comparaison des enfants au développement normal. Parmi ces professionnels, ceux présentant un biais plus marqué vers des jugements négatifs sont également ceux souffrant le plus souvent de burn-out.
Clairement, une des voies pour augmenter la prise en compte de ces jugements implicites, et ainsi lutter contre le burn-out des soignants, est de leur porter une plus grande attention, et de réaliser un travail de distanciation et de défusion de ces jugements.
La première étape dans cette voie est bien sûr d’accepter l’existence de ces jugements, de pouvoir en parler entre professionnels, même si on n’est pas très fier de les observer chez soi.
Faites le pour eux, et pour vous !
L’article complet est disponible en ligne
Source: Kelly, A., & Barnes-Holmes, D. (2013). Implicit attitudes towards children with autism versus normally developing children as predictors of professional burnout and psychopathology. Research in developmental disabilities, 34(1), 17-28.
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