L’impulsivité, ou ce que les anglo-saxons appellent le manque de « self-control », correspond à la difficulté à retarder ses comportements. Chez l’enfant par exemple, elle consiste à ne pas parvenir à attendre lorsqu’un renforçateur est disponible, même si attendre permet d’obtenir plus de ce renforçateur. C’est ce qu’on observe par exemple dans le test du chamallow, une expérience terrible pour les enfants qui y participent (mais, avouons-le, assez drôle et mignonne à regarder pour les adultes), dans laquelle on donne un chamallow à un enfant, et on lui promet de lui en donner un second s’il parvient à ne pas manger le second au cours des 10 prochaines minutes.
En étudiant conjointement cette impulsivité et la tendance à éviter son expérience émotionnelle (ce qu’on appelle l’évitement expérientiel), James Gerhart et son équipe ont observé un lien direct entre la capacité à attendre pour obtenir un renfoçateur et l’évitement expérientiel. Leurs résultats mettent en évidence que les personnes qui tolèrent le moins les expériences psychologiques désagréables ou douloureuses, et qui cherchent à s’en débarrasser le plus rapidement, sont les mêmes qui ont des difficultés à ne pas consommer un renforçateur disponible, à en retarder la consommation.
Ces résultats constituent un argument de plus pour envisager les troubles des conduites alimentaires sous l’angle des émotions négatives, avec la nourriture comme « moyen » découvert par les patients pour échapper à l’inconfort émotionnel.
Source: Gerhart, J., Heath, N. M., Fitzgerald, C., & Hoerger, M. (2013). Direct and Indirect Associations between Experiential Avoidance and Reduced Delay of Gratification. Journal of Contextual Behavioral Science, 1-2, 9-14.
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