S’appuyer sur les anti-valeurs

Ce qu’on déteste peut nous apprendre énormément sur ce qui compte pour nous, et l’exploration de ce qui est détesté peut être une aide précieuse dans la découverte des valeurs au cours de la thérapie.

En effet, pour détester il faut être un cran au-dessus de ne pas aimer. Il est rare qu’on déteste les haricots verts, par exemple, au point d’avoir le sentiment de se trahir ou de se renier, si on venait à en manger. Aussi, même si on ne les aime pas, il y a peu de chances pour qu’on soit prêts à sacrifier tout ce qui compte pour soi afin de ne pas en manger.

Dans la détestation, il y a un surplus d’énergie, il y a une incroyable force : tout ce que nous sommes est alors impliqué. Cette énergie ne découle pas des propriétés intrinsèques des stimuli (on ne parle pas simplement du goût des haricots verts) mais de ce qu’ils représentent (par exemple le produit d’une agriculture productiviste qui ruine les écosystèmes et asservit les paysans). Autrement dit, la détestation implique le symbolisme, implique le sens. Du point de vue de la TCR, on trouve dans ce qu’on déteste des augmentals, c’est-à-dire des mots qui viennent majorer la fonction aversive des stimuli, au même titre qu’ils sont capables de majorer la fonction appétitive quand on est en présence de valeurs.

En clair, la détestation implique les mêmes mécanismes que les valeurs (symbolisme, augmentals), et c’est vraisemblablement le cas parce qu’elle porte sur des domaines à l’opposé de ce qui constitue pour nous des valeurs. Toujours du point de vue de la TCR, ce qu’on déteste se trouve relié par un cadre d’opposition à ce que nous valorisons. Même si c’est un lien d’opposition, les deux sont en relation, et l’un convoque l’autre.

On peut alors lire dans ce qu’on déteste, en creux, ce qui est important pour soi. Par exemple, repérer qu’on déteste la trahison nous dit à quel point on valorise la sincérité ; ne pas supporter l’égoïsme nous dit à quel point le partage fait partie de nous ; détester l’injustice nous informe sur l’importance à nos yeux de la justice.

Que détestez-vous ? peut donc être une question toute aussi pertinente dans l’exploration des valeurs que Qu’est-ce qui vous fait vibrer, qui vous fait ressentir de la plénitude ?

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Crédits photo: Kamil Rybarski

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