Don’t attach to ACT, use it

Les outils thérapeutiques ne sont pas le modèle qui les a produits. Ils sont des incarnations du modèle, au service du modèle.

Le modèle de l’ACT est la flexibilité psychologique. Il suppose que les troubles psychologiques apparaissent lorsqu’on se comporte toujours de la même façon en présence de stimuli internes comme des pensées ou des émotions, même quand cela s’avère peu efficace. Le modèle prédit que (re)trouver de la flexibilité psychologique permet d’aller mieux, d’aller bien.

Tous les outils de l’ACT visent la flexibilité psychologique. Cependant, il s’agit de ne pas les confondre avec le modèle lui-même. Cela signifie qu’il n’est pas utile d’y recourir tout le temps. Cela est vrai pour les thérapeutes comme pour les patients.

Pouvoir être acceptant de certaines de nos émotions, quand cela nous aide à réaliser quelque chose d’important pour nous, c’est bien. Chercher à être acceptant de toutes nos émotions difficiles est une erreur : parfois certaines trouvent une dissolution complète et peu couteuse ; parfois d’autres ne sont pas des obstacles à des réalisations importantes pour nous.

Maintenir son attention pour être parfois pleinement conscient de ce qui qui nous entoure et ce qui se passe en nous, c’est utile pour ne pas sur-réagir à nos stimuli internes. Vouloir le fait tout le temps nous contraint.

Parvenir à appréhender ses pensées avec distance est certainement bénéfique, particulièrement pour les pensées douloureuses, ou qui font obstacle à l’action. Mais prendre avec distance toutes ses pensées revient à ne plus penser!

Adopter une perspective distanciée au travers d’un soi observateur constitue une ouverture sur notre monde intérieur certainement porteuse de variabilité et d’opportunités. Tout vivre depuis le point de vue de l’observateur peut empêcher d’être en prise directe avec ce qu’on vit, de vivre le flow.

Bref, il s’agit d’utiliser des méthodes thérapeutiques, mais ne pas en devenir esclave. Conserver la flexibilité, c’est à dire l’adaptabilité, dans le rapport à nous-mêmes et à nos événements psychologiques, comme pour tout le reste. C’est sur cette idée que repose l’ACT, et certainement ce qui fait sa force, dans son lien avec la variation adaptative : les espèces qui s’en sortent le mieux sont celles capables de varier. Les plus adaptables, non les plus adaptées.

Laisser un commentaire